Afin de s'y retrouver, je vais ici les différencier.
Lors d'un tout premier bilan thyroïdien, donc lorsqu'il y a pour la première fois suspicion de dysfonctionnement thyroïdien et afin de pouvoir avoir le bon diagnostic de suite, il faut :
- TSH, T3, T4
- Anticorps antithyroïdiens et les trois soit : antithyropéroxydase dit anti TPO, antithyroglobuline dit anti TG et antirécepteurs de la TSH dit TRAK humain ou TSH Receptor Antibodies humain. Ne me demandez pas la signification du K, je ne la trouve pas.
TSH, T3 et T4 : montrent le bon fonctionnement ou pas de la thyroïde et dans la négative, elles nous indiquent quel est le problème hyper ou hypothyroïdie.
Les anticorps antithyropéroxydase : présents dans le cas de plusieurs thyroïdite comme la De Quervain, post-partum ou encore la maladie de Basedow mais dans ces cas, de façon modérée. Mais ils seront très élevés dans le cas de la maladie d'Hashimoto et ce minimum 5 fois supérieurs à la norme.
Les anticorps antithyroglobuline : on pourrait les appelés un peu parasites. Ils peuvent être présents dans toutes les thyroïdites, dans la maladie de Basedow et sont très fréquemment étroitement liés à la maladie d'Hashimoto. Cela dit, ils peuvent aussi parfois ne pas être hors normes au départ et évoluer par la suite, pouvant alors être responsables d'une évolution particulière de la maladie d'Hashimoto. En effet, ils peuvent aggraver l'hypothyroïdie.
Les anticorps antirécepteurs de la TSH : Présents dans la maladie de Basedow. Ils bloquent la TSH qu'ils abaissent fortement mais en même temps ils stimulent la thyroïde qui produit alors des hormones en grand nombre induisant ainsi une hyperthyroïdie.
Cela dit on peut aussi les retrouver dans le cadre d'une hypothyroïdie et souvent associés à une maladie d'Hashimoto. Dans ce cas présents, ils bloquent également la TSH mais ils ne stimulent plus la thyroïde. Ce qui induit alors l'hypothyroïdie.
Pour en savoir plus voir : Hormones et anticorps : comment tout cela fonctionne-t-il dans la thyroïde ?
Contrôles pour une hypothyroïdie et Hashimoto.
Lorsqu'on débute le traitement, il faut un minimum de 6 semaines pour faire un premier contrôle de TSH, T3 et T4.
Dans le cas d'Hashimoto, les anticorps ne sont plus à refaire. Ils fluctuent tout le temps et ce qui est nécessaire afin de doser le traitement, ce sont les 3 hormones.
Ensuite, les contrôles sont à faire régulièrement de 6 semaines à 3 mois, jusqu'à ce que le bon dosage du traitement soit trouvé.
Ensuite une fois par an, le contrôle est suffisant.
La prise de sang de contrôle doit être faites de préférences dans les mêmes conditions à chaque fois.
Donc soit :
- à jeun ou pas.
- prise ou pas du traitement thyroïdien.
- dans le même labo.
- dans le même créneaux horaire.
- dans la même phase du cycle menstruel pour les femmes.
Si vous faites la prise de sang, avec en même temps d'autres analyses, il faudra bien entendu voir si une analyse ne nécessite pas d'être à jeun. Si c'est le cas bien entendu, on fera l'analyse à jeun. Dans ce cas les résultats thyroïdiens pourraient être légèrement différents mais pas de façon spectaculaire non plus.
Contrôles pour une hyperthyroïdie et Basedow.
Lorsque le traitement d'une hyperthyroïdie est débuté, il est très important de faire analyser pendant le premier mois et ce tous les 10 jours : NFS + les 3 hormones.
Le traitement freinateur pouvant induire une leucopénie (diminution importante des globules blancs) et une hypothyroïdie, il faut donc pouvoir intervenir de suite suivant les situations si elles se présentaient.
Dans le cas de la leucopénie, un changement de traitement peut être nécessaire voire même l'interruption et prévoir alors, une opération ou une cure d'iode radioactif afin de tuer la thyroïde.
Dans le cas de l'hypothyroïdie, on pourra ajouter au traitement freinateur un traitement substitutif hormonal type Levothyrox.
Ensuite les contrôles sont à faire également fréquemment soit au moins une fois par mois. Car le traitement freinateur doit pouvoir être diminuer, ou on doit pouvoir savoir comment augmenter le traitement substitutif. Donc les contrôles doivent être assez fréquents. Et là que ce soit hyperthyroïdie ou maladie de Basedow.
Quoique avec une hyperthyroïdie le traitement peut être très vite arrêté, mais de façon progressive toutefois.
En revanche, pour Basedow le traitement dure en général 18 mois.
Des analyses supplémentaires.
Si il existe certains problèmes : de conversion, d'assimilation, d'interaction médicamenteuses, un impact sur d'autres glandes,...etc d'autres analyses doivent être faites :
- Bilan lipidique et hépatique : transaminases, phosphatases alcalines, bilirubine, GGT, triglycérides, cholestérol.
- Surrénales : Cortisol + ACTH.
- Parathyroïdes : calcium associé à la vitamine D.
- Risque d'anémie : fer + ferritine, vitamine B9 et B12.
- Sélénium, zinc, oestrogène peuvent aussi être analysés.
- Vitamine D, car elle est indispensable tout comme l'iode à la production des hormones thyroïdiennes.
Suspicion de troubles de la glande hypophyse ou de l'hypothalamus.
Dans ce cas prioritairement on fait les analyses qui sont en rapport direct avec eux soit :
- cortisol + ACTH
- FSH + LH
- prolactine
D'autres examens très importants : l'échographie et la scintigraphie.
L'échographie, dès qu'il y a un doute sur un dysfonctionnement thyroïdien. Le bilan sanguin pourrait ne pas être vraiment révélateur et dans ce cas l'échographie elle pourrait être très utile. Car si elle montre des anomalies, il faudra alors surveiller l'évolution de très près mais aussi pourra alors justifier l'instauration d'un traitement. Car une thyroïde saine ne produit ni goitre ni nodule. Donc si la thyroïde montre l'un ou l'autre ou les deux alors cela signifie qu'elle est en difficulté.
Elle se fait aussi ensuite à 6 mois de traitement pour l'hypothyroïdie afin de contrôler si le traitement agit sur la physiologie de la thyroïde.
Avec l'hyper, on peut attendre et la faire comme ensuite pour l'hypothyroïdie à savoir à un an.
Donc on fait une échographie :
- dès la survenue du problème thyroïdien,
- à 6 mois
- puis à 1 an et tous les ans ensuite avec une hypothyroïdie.
La scintigraphie sera surtout privilégiée en cas d'hyperthyroïdie. Mais elle peut être utile aussi dans le cadre de l'hypothyroïdie mais elle n'est pas vraiment indispensable et c'est l'échographie qui le déterminera.
Dans le cas de l'hypothyroïdie, elle peut permettre de savoir si il n'y a pas un nodule qui travaille plus que l'autre. Ce qui peut alors donner une explication de l'hypothyroïdie. Un lobe travaille trop mais insuffisamment, mettant l'autre lobe au repos.
Avec l'hyperthyroïdie en revanche, elle est importante car en cas de nodules, il peut y en avoir des chauds ou encore des toxiques. Et ce sont ces derniers qui sont les plus importants ici. En effet, ces nodules ne répondent à aucun traitement médicamenteux. Leurs seuls traitements est l'opération ou la cure d'iode radioactif.