Une question qui revient souvent.
Donc on va faire ici le point sur les raisons qui peuvent amener à opérer.
Mais aussi nous allons voir pourquoi une opération ne doit pas être systématique et n'est pas forcément bénéfique ou "mieux".
L'opération de la thyroïde présente plusieurs risques qu'il faut aussi connaitre.
Les raisons.
Les nodules.
Comme on peut le lire dans l'article sur les nodules, ils peuvent être une cause et même la première cause d'une intervention chirurgicale.
Lesquels ?
Un nodule solide : qui peut être considéré comme à risque d'emblée.
Pseudo-kyste hématique : remaniement d'un nodule solide = opération.Les nodules mixtes solides et hématocèles peuvent aussi être sujet à opération.
Hématocèle : si il persiste ou qu'il a récidivé. Mais d'emblée il ne justifie pas d'une opération.
Ces nodules sont généralement des nodules dit froids.
Il existe un cas de nodule qui demande une opération d'emblée, ce sont les nodules chauds dit toxiques.
Ils sont chauds et dit toxiques lorsqu'ils sont hypers producteurs d'hormones et entrainent une hyperthyroïdie importante.
Les chauds non toxiques, soit producteurs d'hormones, mais sans pour autant provoquer une hyperthyroïdie ou une très modérée, ne sont pas forcément à opérer.
Le goitre.
Le goitre est une augmentation du volume et de la taille de la thyroïde. L'augmentation peut être uniquement liée à un lobe. Mais le plus souvent on voit les deux lobes et l'isthme augmenter.
Mais les goitres n'entraine pas pour autant une systématisation de l'opération. Il y a aussi quelques règles.
Un goitre trop gros qui ne diminue pas sous l'influence d'un traitement.
Un goitre qui appuie et dévie la trachée et qui ne permet pas d'attendre qu'un traitement puisse le faire diminuer.
Un goitre dit plongeant et qui peut nuire aux voies respiratoires.
Voir : le goitre.
Les maladies.
Le cancer bien entendu.
Le cas d'une maladie de Basedow qui résiste au traitement.
Mais aussi une maladie de Basedow qui récidive trop rapidement après l'arrêt du traitement.
Quels sont les risques d'une opération ?
- L'anesthésie comme dans toute opération est le premier risque.
- Le risque des hémorragies. La thyroïde est en effet très vascularisée.
- La glande thyroïde est la très proche voisine des cordes vocales ce qui peut mettre en avant le risque de les toucher, voire, fort heureusement rarement, de les sectionner.
- Elle est aussi très proche du nerf récurrent, qui est un nerf qui fait partie des nerfs crâniens. Il passe sous l'artère sous -clavière, remonte vers le larynx et innerve l'oesophage, le larynx, la trachée. Le nerf de gauche est une branche pneumogastrique et est est donc plus ancré dans la thorax. A droite il "longe" la trachée et le l'oesophage.
- Les glandes parathyroïdes qui contrôlent le calcium et le phosphore et qui sont "collées" à la thyroïde. Elles font souvent les frais de cette opération et se voient elles aussi enlevées en même temps que la thyroïde. Cela dit il est très rare que toutes soient enlevées. Elles sont normalement au nombre de 4 bien que des personnes peuvent en avoir 6 ou 8. Donc il en restera toujours mais une surveillance du calcium et du phosphore sera alors nécessaire de façon régulière.
Autres question : pourquoi ne pas opérer lorsque la thyroïde ne travaille plus ?
Pourquoi la conserver ?
Ce n'est pas parce que la thyroïde ne travaille plus correctement qu'elle ne sert plus à rien.
On ne s'en débarrasse pas parce que la thyroïde est une glande très importante.
La thyroïde participe à la régulation du calcium en produisant la calcitonine qui elle élimine le trop de calcium par les urines. Plus de calcitonine et on peut alors se retrouver avec tous les problèmes liés à une hypercalcémie, mais sans pour autant avoir vraiment une hypercalcémie.
On n'opère pas non plus dans le cadre d'une maladie d'Hashimoto, sauf si nodule ou goitre comme vu plus haut sont présents.
Dans le cas des anticorps de Hashimoto et là on parlera surtout des anti TPO, le problème est encore différent puisque les anticorps détruisent la thyroïde. Donc pourquoi aller subir une chirurgie qui risque d'entrainer plein de problèmes, alors que les anticorps font le boulot en "douceur" ?
Car même si Hashimoto détruit la thyroïde, le peu qu'elle peut encore travailler et les années qu'elle peut encore le faire, permet de limiter les dégâts sur l'organisme ou sur la vie tout simplement.
La destruction de la thyroïde par les anticorps peut être freinée par l'apport d'un traitement en limitant leur nombre et leur action.
Donc l'opération de la thyroïde n'est pas systématique et ne doit pas l'être.
Il faut savoir que bien des personnes opérées, regrettent cette opération.